Whey « native » : c'est quoi ?
Quand je me balade sur les forums de musculation, je me rends souvent compte qu’il y a encore de nombreuses confusions autour de la whey « native ». Même si je l’ai déjà souvent mentionné dans mes articles, je pense qu’il est bon de lui faire un article dédié pour vous aider à démêler le vrai du faux et comprendre les véritables avantages de la whey native.
Qu'est-ce qu'une whey native ?
La whey native se positionne comme une option premium. Elle représente une forme pure et non altérée de protéines en poudre, extraite directement du lait frais. Ce procédé de fabrication diffère de celui de la whey traditionnelle, généralement issue des résidus de la fabrication du fromage (pour ne pas dire « déchets », un terme souvent utilisé mais qui selon moi est un peu trop péjoratif par rapport à la réalité).
En évitant certaines étapes de transformation pendant le processus de fabrication, la whey native préserve des qualités nutritionnelles plus proches de celles du produit originel (donc du lait). Elle se distingue par une teneur élevée en acides aminés essentiels et une faible présence de composés indésirables comme les graisses ou le lactose.
Sa méthode d'extraction douce garantit une structure protéique intacte, ce qui est censé lui conférer une meilleure assimilation par l'organisme.
Whey native VS whey fromagère
Je l’ai déjà plus ou moins abordé dans la partie précédente, mais pour structurer l’article et permettre une meilleure compréhension je vais revenir sur le « duel » entre whey native et whey fromagère.
1. La fromagère se forme comme sous-produit de la fabrication du fromage. Cette méthode implique souvent des températures élevées et l'ajout de substances comme des enzymes coagulantes, ce qui peut altérer la qualité des protéines et introduire des composés non souhaités comme les GMP (glycomacropeptides). Bien-sûr, cette approche est économiquement avantageuse pour les fabricants… d'où la prédominance des whey fromagères sur le marché.
2. La native est une whey proteine issue de lait de vache, elle évite la coagulation du lait et les hautes températures, préservant ainsi la qualité des protéines. Cette préservation se traduit par une teneur accrue en immunoglobulines et en leucine, un acide aminé important pour la synthèse des protéines musculaires. Elle subit une pasteurisation douce, contrairement à la fromagère qui est souvent soumise à des traitements plus agressifs. Cette délicatesse dans le traitement garantit une protéine plus pure, avec moins de manipulations chimiques et une meilleure assimilation par l'organisme.
Whey native et whey isolate : faut-il les opposer ?
Comprendre la différence entre whey native et isolate nécessite une clarification des concepts parfois mal interprétés. Comme on vient de le voir, le terme « native » se rapporte à la méthode d'extraction et de traitement, visant à préserver une forme la plus naturelle et le maximum de ses composants bioactifs.
En revanche, le terme « isolate » désigne le degré de pureté de la protéine. La whey isolate est obtenue après un processus de filtration minutieux qui réduit considérablement la teneur en lactose, matières grasses et autres impuretés, aboutissant à une concentration en protéine généralement supérieure à 90%. Ce processus n'est pas exclusif à la whey native ou fromagère et peut être appliqué à l'une ou l'autre pour obtenir une whey isolate.
Il y a donc souvent une confusion quand on considère à tort ces termes comme opposés. En réalité, une whey peut être à la fois native et isolate, combinant les avantages d'une extraction qui préserve l'intégrité des protéines (native) et d'une pureté élevée avec peu de lactose, de matières grasses et de glucides (isolate).
Pourquoi parle-t-on aussi de whey non dénaturée ?
Le terme « non dénaturée » est souvent associé à la whey native pour souligner la préservation de la structure naturelle des protéines. La dénaturation protéique, généralement induite par la chaleur, les traitements chimiques ou l'acidité, altère la structure tridimensionnelle des protéines, affectant potentiellement leur fonctionnalité et leur valeur nutritionnelle.
La whey native est donc dite non dénaturée car elle subit une pasteurisation à température modérée et n'est pas exposée aux processus rigoureux typiques de la production fromagère (comme la coagulation forcée des protéines). Cela préserve les liens peptidiques et la configuration spatiale des protéines, garantissant ainsi que les acides aminés essentiels et les immunoglobulines restent intacts.
Pour autant, ça peut être considéré comme un abus de langage car même la whey native subit un certain niveau de traitement… notamment la pasteurisation, qui est nécessaire pour garantir la sécurité alimentaire. Il faudrait une whey au lait cru pour être réellement non dénaturée.
La whey native reste donc largement "non dénaturée" comparée à la whey fromagère, mais ça ne signifie pas que la protéine est complètement exempte de traitement.
Peut-on considérer qu'une whey native est plus efficace que les autres ?
La question de l'efficacité est complexe et dépend de la qualité du produit de base (lait/fromage), de sa composition et de la réponse individuelle de chaque personne.
Du point de vue de la qualité des protéines, la whey native a un avantage comme on l’a vu. Elle peut fournir un profil complet d'acides aminés, notamment une teneur élevée en leucine. La préservation des immunoglobulines et d'autres composants bioactifs peut aussi offrir des bénéfices supplémentaires pour le système immunitaire et la santé en générale.
En termes de prise de masse musculaire et de récupération, la qualité et la composition des protéines sont essentielles. La whey native pourrait donc théoriquement être plus efficace pour stimuler la synthèse protéique musculaire, indispensable à la croissance musculaire et la récupération.
Mais pour l’instant, les recherches scientifiques ne sont pas si tranchées sur le sujet. En 2017 des chercheurs en Norvège se sont essayés à l’exercice de la comparaison, et ont obtenus les mêmes résultats avec une whey native et classique (source). En 2018 une nouvelle étude menée entre autres par des français (dont certains de chez Lacatalis) a obtenu des résultats différents, laissant penser que la whey native est plus efficace sur la récupération et construction musculaire (source).
Mon avis : faut-il préférer prendre une whey native ?
Je pense quand même que pour ceux qui cherchent la qualité optimale, une source de protéines la plus pure et la moins transformée possible (et qui sont prêts à dépenser un peu plus d’argent pour ça), la whey native est la meilleure. Elle pourra aussi être mieux tolérée par l'organisme pour ceux qui ont des sensibilités digestives.
Après, on est d’accord qu’on parle de détails… ce n’est pas ça qui va faire une grosse différence sur votre prise de masse. La prise d’un supplément restera de toute façon toujours secondaire, le plus important étant de veiller à faire des bons choix alimentaires, et de bien s’entrainer à la salle.
Remarque : à titre personnel, j’ai fait le choix de consommer une whey native.
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