Comment grossir ? Les clefs d'une prise de poids réussie


Cela peut surprendre, mais grossir est bel et bien un problème pour certaines personnes. On en entend moins parler mais c’est simplement parce que le phénomène est moins médiatisé et, sans doute, moins courant au vu de l’épidémie mondiale d’obésité.

Pourtant, ce n’est pas un sujet à prendre à la légère puisque les personnes qui se trouvent trop maigres subissent une véritable souffrance psychologique. Elles éprouvent autant de difficultés à prendre quelques kilos que d’autres à en perdre. La faute à un métabolisme trop rapide, un petit appétit et de mauvaises habitudes alimentaires

Nous allons voir que le problème n’est pas insoluble et que grossir sainement est à la portée de tous.

Grossir, un vrai problème pour certains

Généralement, quand quelqu’un dit qu’il veut grossir, ceux qui sont autour de lui le regardent avec une certaine incompréhension. Pour eux, être maigre n’est pas un vrai problème. Et grossir n’est pas difficile. Pourtant, être maigre peut être aussi difficile socialement et psychologiquement, que d’être gros.

Les maigres sont très souvent la cible de remarques sur leur poids, on les traite de brindille, de squelette... Bref, des piques qui les ciblent plus facilement encore que s’ils étaient gros car le problème de la maigreur n’est pas autant pris au sérieux. Généralement, l’image que ces personnes se font d’elles-mêmes est détériorée, ce qui peut se manifester par une grande timidité et des difficultés sociales.

De plus, si elles sont maigres, c’est bien qu’elles ont une difficulté à grossir. Généralement, ce sont des personnes assez grandes, avec des os fins, même s’il existe des exceptions. Elles peuvent manger en bonne quantité et grignoter, sans que cela n’influe sur leur poids. Ce qui attire souvent d’autres remarques comme « Tu as de la chance, toi, tu peux manger tout ce que tu veux sans grossir ».

Pourtant, de leur point de vue ce n’est vraiment pas une chance, c’est plutôt une malédiction. Leur métabolisme est rapide, leur corps consomme beaucoup de calories et leur appétit n’est pas suffisant pour manger plus sans se forcer.

Mais, même avec ces handicaps, grossir est possible. Tout comme pour maigrir, c’est une question de volonté, de connaissances et d’organisation.

Les solutions pour grossir

Je devrais plutôt parler de « la solution » pour grossir. Car, en réalité, la seule vraie solution, c’est de manger. Là où, pour maigrir, il est possible d’augmenter l’activité physique, pour grossir, la plupart des sports risquent d’être contre-productif puisque la dépense calorique va demander de manger encore plus. Un bémol cependant, il y a un sport qui peut vous être bénéfique : la musculation. J'y reviendrais un peu plus tard.

Comme je le disais, il faut donc manger plus. Car, même si les maigres qui désirent grossir pensent généralement manger suffisamment, ce n’est pas le cas. Il suffit de faire le compte des calories ingurgitées pendant la journée. Pour les uns, les repas seront plutôt fournis, mais le petit- déjeuner étant sauté, le total de calories sur la journée est finalement trop faible. Pour d’autres, les grignotages sont monnaie courante mais les repas ne sont pas suffisamment caloriques parce qu’ils n’ont plus faim. Et, pour d’autres encore, les moins chanceux, leur alimentation est déjà haute en calories mais leur métabolisme est tellement rapide que c’est encore insuffisant.

Le dénominateur commun de toutes ces personnes : la quantité de calories consommées dans la journée est inférieure à ce que leur organisme a besoin pour prendre du poids. Ils restent donc maigres. Il faut revoir la façon de s’alimenter.

Tout d’abord, adieu le grignotage, il faut faire de vrais repas et des collations. Manger un gâteau par ici et une friandise par là ne fait que couper la faim et cela ne nourrit pas vraiment. De plus, il ne faut sauter aucun repas. Passer le petit-déjeuner, par exemple, s’il n’est pas rattrapé plus tard, cela peut priver de 500 à 800 calories dans la journée. C’est amplement suffisant pour réduire considérablement le total calorique quotidien et empêcher de grossir.

Ensuite, il faut évaluer vos besoins en calories. Le résultat n’est pas forcément d’une précision à toute épreuve, mais cela donne une idée. Il faut ensuite organiser l’alimentation autour de cette valeur calorique à laquelle vous devez ajouter environ 250 kcal. Si cela ne suffit pas, il faudra augmenter progressivement les rations jusqu’à ce que de nouveaux kilos apparaissent sur la balance.

Grossir sainement VS rapidement

Il existe plusieurs manières de grossir :

  • La manière rapide, à raison de plusieurs kilos par semaine 
  • et la manière lente, à raison de quelques kilos par mois. 

À cela s’ajoute une pratique sportive ou non.

Pour résumer simplement, quelqu’un qui va grossir très vite sans pratiquer aucune activité physique va surtout prendre du gras. Il va grossir mais son corps risque de ne pas devenir très harmonieux. Très souvent, le haut du corps restera assez maigre et le ventre grossira chez les hommes, les hanches et les fesses pour les femmes.

Alors que, si la prise de poids est plus lente et que cette personne pratique une activité physique régulière et suffisante pour engendrer la croissance musculaire, elle prendra une plus grande quantité de muscles. Le corps s’en trouvera plus harmonieux. Le haut du corps sera plus tonique, voire plus musclé chez les hommes. Le bas sera moins gras, les fesses seront plus hautes et plus fermes. Aucun danger pour les femmes de devenir « trop » musclées. Leur corps n’est pas fait pour produire une grande quantité de muscles.

Il faut ajouter à cela qu’une prise de graisse trop importante n’est pas conseillée du point de vue de la santé. Je ne peux pas recommander une prise de poids rapide. Il vaut mieux grossir de façon progressive en pratiquant l’activité qui me semble la plus appropriée : la musculation.

La musculation est le sport le plus efficace pour provoquer la croissance musculaire sans forcément provoquer un besoin trop important en calories.

➞ Voir aussi : Prise de masse rapide ou saine : la bonne stratégie à adopter

Grossir sainement, c’est aussi manger sainement. Mieux vaut se tourner vers des aliments de base comme la viande, les œufs, le poisson, pour les protéines, les tubercules et les céréales dont l’Index glycémique est bas, pour les glucides, ainsi que des huiles et oléagineux pour les sources de lipides. L’alimentation industrielle est à proscrire car elle apporte trop de substances toxiques et de nutriments inutiles. Quitte à prendre des kilos, autant que ce soit en restant en bonne santé.

Un peu d'aide pour grossir

L’aide la plus précieuse, quand on fait un régime pour grossir, aussi bien que pour maigrir, c’est bien sûr la volonté. Il faut se fixer un objectif réalisable et garder le cap. Quitte à fixer un objectif à court terme puis d’en fixer un autre lorsqu’il sera atteint.

Le mieux est sans doute de bien s’organiser. Ainsi, l’alimentation est bien maîtrisée, il n’y a pas de mauvaise surprise et il est possible de déterminer ce qui coince dans la prise de poids. Cela évite aussi de trop réfléchir et de paniquer. On se définit une ligne conductrice, et on la suit.

Pour grossir, il faut aussi de l’appétit. Il est extrêmement difficile de se contraindre à manger quand la sensation de faim n’est pas présente. C’est d’ailleurs un des principaux problèmes chez les personnes maigres. Pour le régler, la première solution c’est d’augmenter doucement les rations. Ne pas se brusquer. En ajoutant une petite quantité de nourriture chaque semaine, afin d’aboutir à une prise de poids, l’estomac s’habitue plus facilement et le corps finit par envoyer les signaux d’appétits qui sont nécessaires.

Si cela n’est pas suffisant, il est possible d’utiliser les graines de fenugrec pour augmenter la sensation de faim au début. Certains utilisent aussi un médicament sans ordonnance, appelé Periactine et qui marche assez bien. Néanmoins, il faut noter qu’il provoque de la somnolence et que son utilisation première est destinée au soin des allergies. Attention donc, car la prise de médicament n’est jamais anodine.

Enfin, je recommande la prise de compléments alimentaires pour grossir, surtout si vous vous êtes mis à la musculation. Le plus recommandé pour la prise de poids c'est le gainer (ou weight gainer).

➞ Voir aussi : Quel weight gainer choisir ?


Témoignage d'Antoine : retour d'expérience sur sa prise de poids après avoir été maigre


En complément de cet article, j'ai interviewé Antoine sur son expérience. J'ai eu Antoine comme client, il a 32 ans et a été maigre jusqu’à ses 20 ans. Il n’arrivait pas à grossir et se sentait mal dans son corps. Puis, après un déclic, il a trouvé la motivation pour suivre sérieusement une alimentation de prise de masse.

Moi : Bonjour Antoine, je voudrais d’abord que tu nous racontes comment tu as vécu ton état de maigreur depuis ton enfance.
Antoine : Bonjour. En fait, j’ai eu une croissance assez brusque et je me suis stabilisé à environ 1m80 pour 55 kilos. Je me sentais mal car, comparé à la majorité de mes camarades, je n’avais que la peau sur les os. Certains m’appelaient d’ailleurs « le squelette » ou « la grande perche ». Ce qui rajoutait à mon mal-être. Je détestais mon corps et j’avais l’impression qu’il m’empêchait aussi de plaire aux filles.

Pourtant, j’avais l’impression de beaucoup manger en m’engloutissant des boites entières de gâteaux, des glaces, des bonbons, etc. Mais, cela n’avait aucun effet. De temps en temps, j’essayais de faire quelques pompes et des tractions, en priant pour avoir des muscles le lendemain. Évidemment, cela n’est jamais arrivé.

Moi : Donc, tu avais déjà cette volonté de prendre du poids et de te muscler. Qu’est-ce qui a fait la différence ? Quand est-ce que cela a vraiment marché et pourquoi ?
Antoine : C’est vrai que je voulais prendre du poids. J’avais envie d’un corps musclé, un corps qui me plairait à moi et qui plairait aussi aux filles. Je me rappelle d’une période où je me suis mis à manger un peu plus et à faire quelques exercices et j’ai vu un peu de changement. Malheureusement, je suis vite revenu à mon alimentation habituelle. Or, cette alimentation n’avait rien de copieuse contrairement à ce que je croyais dans mon enfance. J’avais beau m’empiffrer de pâtisseries et de confiseries mais, comme je ne mangeais pas beaucoup aux vrais repas et qu’il m’arrivait souvent de sauter le petit-déjeuner, à la fin de la journée, je n’avais finalement pas mangé grand-chose.

Un jour j’ai eu ce déclic. C’était une période assez sombre pour moi car j’étais en pleine dépression et je prenais des anti-dépresseurs. Je pense que les deux ont pu jouer dans le déclic. Pour sortir de ma dépression, je devais faire des changements dans ma vie, il fallait que j’arrive à m’accepter. Et cela passait par avoir un corps qui me convienne et que je ne subisse plus. Je me suis accroché à cette idée et j’ai tout fait pour que cela marche. Dans le même temps, comme je prenais des médicaments anti-dépresseurs, il est possible que j’ai profité d’un effet secondaire qui m’ouvrait l’appétit. Cela m’a peut-être permis de manger plus.

Moi : Quels sont les changements que tu as apportés à ton alimentation ?
Antoine : A l’époque, je n’avais aucune notion de diététique. Tout ce qui m’importait, c’était de prendre des kilos. Je voulais voir l’aiguille de la balance avancer chaque semaine. J’ai donc fait des changements radicaux. Je mangeais certains aliments en double. Deux steaks, deux yaourts, etc. Je remplissais mon assiette à ras-bord et je me forçais à la finir. Je mangeais aussi assez souvent des pizzas entières et des paquets de gâteaux.

Moi : Et ça a marché ?
Antoine : Oui, ça a marché. Je prenais 2 kilos par semaine ! Je changeais à vu d’œil. Mais, avec le temps, je me rends compte que le changement était trop rapide.

Moi : Comment t’en es-tu rendu compte ?
Antoine : Sur le moment, j’étais content. J’étais obnubilé par le fait de prendre mes kilos en plus chaque semaine. Donc je ne me remettais pas en question. À côté de mon programme alimentaire assez chaotique, je faisais quelques exercices physiques chaque soir : des pompes, des tractions, etc. Sans vraiment suivre de protocole en particulier. Je pensais pouvoir prendre pas mal de muscles ainsi.

Mais, au bout de plusieurs semaines, je me suis rendu compte que j’avais dépassé le stade où je remplissais les « creux » de mon corps. Je commençais à prendre du ventre et mon obsession s’est inversée. Je me trouvais trop gras. Maintenant que j’ai un peu plus d’expérience, je sais que le corps ne peut pas construire une énorme quantité de muscles chaque semaine. Donc, ce que je prenais était en grande partie du gras. Mon programme de musculation était de toute façon assez inefficace.

Moi : Qu’as-tu fait ?
Antoine : J’ai commencé par faire une fixette sur mes bourrelets. Et j’ai entrepris de les perdre en adoptant une alimentation plus restreinte en calories. Trop restreinte en vérité. J’ai maigri et j’ai perdu une bonne partie de mes kilos. J’ai aussi perdu une bonne partie des quelques muscles que j’avais réussi à prendre. Comme j’avais peur de perdre plus, je me suis arrêté là. Je trouvais tout de même mon corps plus esthétique qu’avant. Ça m’a fait du bien.

Moi : Par la suite, as-tu repris du poids ?
Antoine : Effectivement. Je ne voulais pas m’arrêter là. Je voulais un corps beaucoup plus musclé, un vrai corps d’athlète. J’avais touché du doigt ce rêve et j’ai donc décidé d’aller jusqu’au bout. Le fait de grossir m’avait aidé à trouver une nouvelle stabilité et depuis, l’alimentation et le sport sont une constante importante dans ma vie. Après ma période de régime pour perdre du gras, je me suis inscrit dans une salle de musculation pour suivre un vrai programme.

Avec le temps, j’ai aussi appris à manger plus sainement et à prendre mon temps pour construire du muscle. J’ai fait des erreurs, mais je considère que j’en ai fait de moins en moins en apprenant, grâce à mon expérience et ce que j’ai pu lire sur internet. Aujourd’hui, je fais 85 kilos pour mes 1m80. Je suis assez musclé et je continue à m’entretenir et même à grappiller quelques grammes de muscles supplémentaires.

Moi : Au final, ta prise de poids semble t’avoir vraiment profité. Pour finir, pourrais-tu nous parler des bénéfices que cela t’a apporté dans la vie ?
Antoine : Je n’ai plus cette haine vis-à-vis de mon corps. Je ne me regarde plus de la même façon et je n’essaye plus de me cacher sous des vêtements amples. Au contraire, je m’habille avec des habits plus serrés pour me mettre en valeur. J’ai aussi une meilleure confiance en moi et j’ai l’impression de plaire davantage. Comme je le disais, j’ai aussi trouvé une nouvelle stabilité et je me sens mieux.

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